Raymond Gurême naît le 11 août 1925 à Meigneux (Seine-et-Marne) au sein d’une famille manouche itinérante et est décédé le 24 mai 2020 à Arpajon. Sa mère, Mélanie Gurême, est issue d’une famille de vanniers, son père, Hubert Leroux, est forain et tient un cirque ainsi qu’un cinéma muet ambulants.

Dans son enfance, qu’il décrit comme « magique », il commence très tôt au sein du cirque familial : à deux ans et demi, il est ainsi déjà clown et acrobate. Il assiste aussi son père dans le bon fonctionnement du cinéma.

La famille de Raymond Gurême acquiert le statut de forain. Mais en octobre 1940, l’administration allemande décrète l’internement des Tsiganes de la zone occupée dans des camps Le matin du 4 octobre 1940, les gendarmes l’envoient lui et sa famille à Darnétal pour être confinés dans une usine désaffectée avec d’autres gens du voyage. Ils sont ensuite transférés,  « à pied et sous les coups de matraques des gendarmes », à Linas-Montlhéry  dès l’ouverture du camp, le 27 novembre. Il s’en évade deux fois, pour rejoindre une ferme en Bretagne et revient plusieurs fois au camp pour faire passer du ravitaillement  à sa famille

En avril 1942, le camp est démantelé et les personnes internées sont internées au camp de Montreuil-Bellay, le plus grand camp de nomades de la zone occupée. Raymond Gurême continue d’amener de la nourriture à sa famille.

Il est alors placé dans une maison de redressement pour mineurs à l’hôpital d’Angers. Il y détourne au profit du maquis un camion de ravitaillement, ce qui lui vaut d’être déporté dans un camp de travail en Allemagne près de Francfort. Il s’en évade à l’aide du chauffeur français d’un train de marchandises livrant des céréales en Allemagne. De retour en France, il rejoint les rangs de la Résistance.

En 1951, il s’installe avec sa femme Pauline, elle aussi ancienne internée, avec qui il aura 15 enfants. C’est en 1972 qu’il fixe sa famille sur un terrain de la commune de Saint-Germain-lès-Arpajon (Essonne).

En 1983, il demande sa carte d’interné politique, qu’il reçoit finalement en 2009. En 2010, il rejoint le Collectif pour la commémoration de l’internement des Tsiganes et gens du voyage au camp de Linas-Montlhéry pour témoigner et réclamer la reconnaissance officielle de l’internement des nomades par l’État Français. En 2012, il est fait chevalier des Arts et des Lettres par Frédéric Mitterrand pour avoir contribué à lutter contre les discriminations que subissent encore les Tsiganes dans notre pays

Il donne de nombreuses conférences et intervient dans des écoles. En août 2013, il est invité au Festival de cinéma de Douarnenez. En 2014, lors de la conférence sur l’Holocauste des Roms à Cracovie, il témoigne de son vécu avec 4 autres personnes nomades.

Il aura lutté contre l’ant-tziganisme toute sa vie, les membres du club du cirque rend un hommage au personnes internées et présentent leurs sincères condoléance à sa famille et ses proches

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