Le prix de l’itinérance
Lorsque Philip Astley inventa le cirque moderne, il s’était installé dans un endroit fixe. Très vite, la recherche d’un nouveau public le fit voyager dans les théâtres puis dans des constructions de bois et de toile. Les cirques s’engagèrent dans une véritable course de ville en ville et substituèrent aux constructions et aux cirques stables qu’on avait construits dans de nombreuses villes, une tente dont la capacité et le confort furent améliorés au fil du temps. Le cirque était devenu un symbole d’itinérance avec un matériel et une logistique de plus en plus sophistiqués qui ont passionné les historiens et les maquettistes.
Depuis quelques années les campagnes animalistes et les effets de la pandémie ont amené le cirque à se sédentariser et l’augmentation des frais de fonctionnement ont accentué ce mouvement. Le déplacement des animaux sauvages avait servi de prétexte aux interdictions, mais voici que les incertitudes sur l’approvisionnement en eau et les effets de l’inflation sont prétextes à d’autres empêchements… pour certains spectacles seulement, car si on conteste l’installation d’un cirque sur glace, on se garde bien de s’en prendre à de grandes productions comme Disney on Ice ou Holiday on Ice. Ces interdictions, déguisées ou pas, rappellent l’époque où on tuait un éléphant en Amérique au motif qu’il causait de mauvaises récoltes ou lorsqu’on reprochait aux cirques de s’emparer de l’argent qui aurait dû être dépensé au plan local.
Ce sont d’abord les gens qui voyagent, plus fragiles, qui subissent ces campagnes indignes. Soyons vigilants et protégeons l’itinérance. Ne commettons pas la même erreur qu’il y a un demi-siècle lorsque nous pensions qu’on n’oserait jamais contester la présence d’animaux au cirque !
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